La rose dans les ténèbres

Par une nuit d’orage, dans la banlieue de Londres, un arbre s’abat en travers de la route. De part et d’autre, deux voitures noires identiques s’arrêtent. Dans l’une d’elles, Sari Morne, star de cinéma, traquée par de mystérieux poursuivants ; dans l’autre, un inconnu. Ils échangent leurs voitures. Le lendemain, personne dans la « Bande des Huit », les amis de Sari, ne croit au récit de celle-ci, jusqu’au moment où ils découvrent un cadavre dans la voiture de l’inconnu… Avec la Rose dans les ténèbres, Christianna Brand nous livre une intrigue policière diaboliquement construite. Indices négligemment semés, fausses pistes, suspense, rebondissements, situations à la limite (seulement) de l’invraisemblable… et les hypothèses et déductions rationnelles du pauvre commissaire Charlesworth et de son fidèle second ne font qu’épaissir le mystère. Conteuse née, Christianna Brand n’a pas sa pareille pour doser habilement l’angoisse, l’humour et la fantaisie la plus débridée. L’originalité de son regard, la saveur unique de son style inventif et décapant démarquent son œuvre du roman policier traditionnel. La Rose dans les ténèbres évoque ainsi avec verve, ironie et tendresse les jeunes « branchés » de Londres à travers la « Bande des Huit », cercle magique à l’intérieur duquel évolue le personnage de Sari Morne, vulnérable et fascinant. Christianna Brand (1909-1988) a passé son enfance en Malaisie et à Bornéo. On l’envoya poursuivre ses études dans une école religieuse en Angleterre, mais son père ne tarda pas à se ruiner et, à dix-sept ans, elle dut gagner sa vie – tour à tour comme bonne d’enfants, entraîneuse, danseuse, mannequin, démonstratrice, maraîchère, décoratrice. C’est alors qu’elle vendait des cuisinières à gaz qu’elle écrivit son premier livre. Peu après, elle fut admise au célèbre Detection Club. Elle a publié une douzaine de romans policiers dont Narcose, Vous perdez la tête et, chez Fayard, Mort dans le brouillard et la Mort de Jézabel.