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Les sorcières d'Eastwick
Les sorcières d'Eastwick
John Updike
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Les sorcières d'Eastwick, ou « En liberté dans les champs du Démon ». Férues de magie et de pratiques occultes, émancipées par le divorce, Jane, Alexandra et Sukie. assument pleinement, aux dépens des hommes et de leurs concurrentes, les pouvoirs que leur confère leur charme et que décuple leur perversité. Avec l'arrivée de Van Home, incarnation du Malin, le roman quitte le registre mineur de la facétie pour basculer dans le drame. Par goût du pouvoir absolu, les sorcières en appellent aux forces maléfiques pour se débarrasser de Jenny, leur adepte docile devenue leur rivale. Dans le microcosme provincial d'Eastwick comme ailleurs, le pouvoir corrompt les cœurs et les corps, l'amitié et l'amour, et détruit l'équilibre subtil des rapports humains et sociaux. En toile de fond, comme toujours, le macrocosme de l'Amérique des années soixante-dix dont, par touches discrètes, l'auteur évoque sans indulgence les moments marquants et le climat. En contrepoint à ce constat pessimiste, Updike souligne les aspirations confuses d'une époque encore mal affranchie des tabous de la religion, de la morale et du sexe. L'un des plus déroutants de John Updike, ce roman se démarque nettement de la trilogie de Rabbit, ainsi que du diptyque de Bech. Ni livre-miroir ni livre-masque, il rompt avec le réalisme baroque qui caractérisait Le Centaure et, sur un registre plus tragique, se rattache aux œuvres – Couples, Épouse-moi, Un mois de dimanches – où l'auteur plaide pour l'individu – en l'occurrence la femme – le droit de revendiquer, fût-ce par la déviance, l'épanouissement de son moi. Un roman provocateur, sarcastique et irrévérencieux, rocambolesque et riche en paradoxes, au point de paraître entaché de misogynie, et qui, s'il illustre les maléfices de la chair et de la passion du pouvoir, ambitionne moins de proposer un message que de divertir et d'enchanter par la double magie de l'écriture et de l'évocation poétique de la réalité et du quotidien. John Updike est né en 1932 en Pennsylvanie ; une fois terminées ses études à Harvard, il entre à la Ruskin School of Drawing and Fine Art à Oxford. De 1955 à 1957, il collabore à la direction de la revue The New Yorker, où paraissent ses essais, ses poèmes et ses nouvelles.
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