Le violon cassé

Maltraité par sa mère adoptive française, le jeune Coréen Yong Sub a connu l'enfer auprès de celle à qui l'on décernera pourtant le titre de « mère de l'année ». Il aura fallu plus de quatre ans de travail avant de publier ce récit autobiographique. En effet, la jeunesse de l'auteur, la difficulté du récit et les séquelles laissées sur la victime n'ont pas rendu la tâche facile. Si la plupart des adoptés internationaux connaissent un sort plutôt enviable, certaines histoires, comme celle de cet orphelin, démontrent un tel degré de racisme qu'elles font craindre le pire. N'eut été son ardent désir de vivre, Yong aurait très bien pu ne jamais être là pour relater les détails de cette histoire peu ordinaire. Arraché à son orphelinat coréen, confié à une famille française, le petit Yong Sub va vivre un véritable enfer. Que fait-il dans cette famille qui ne l'aime pas ? Pourquoi sa « mère » adoptive s'acharne-t-elle ainsi sur lui ? Il ne comprend pas, il subit, il tente de survivre… On sort de cette lecture la gorge sèche, bouleversé, incrédule aussi, sans doute. Comment peut-on infliger à un enfant pareilles souffrances morales et physiques ? Un récit parfois insoutenable et pourtant capital. Il lève le voile sur le sort réservé à certains enfants adoptés à l'étranger.